Lettre à Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la Jeunesse
Martigues, le 14 avril 2020
Monsieur le Ministre,
Selon les informations qui me sont parvenues, des suppressions de classes sont annoncées dans les communes de la région Provence Alpes Côte d'Azur pour la rentrée de septembre 2020.
Plusieurs élus du territoire de ma circonscription ont réagi à ce projet. C'est notamment le cas pour les élus des communes de Martigues et Port de Bouc qui ont exprimé leur colère face à une décision inappropriée aux besoins de leurs populations et contradictoire avec les dispositifs nationaux auxquels ces deux communes émargent. Comment comprendre qu'une telle décision puisse s'appliquer dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville, de l'éducation prioritaire ou encore, comme c'est le cas pour Port de Bouc, dans une ville qui a reçu le label Cité éducative ? Comment accepter, alors que la crise que nous vivons met en exergue le caractère indispensable de nos services publics, il soit annoncé un nouveau recul de celui de l'Éducation nationale dans des territoires où les besoins s'expriment de manière aigüe ?
Monsieur le Ministe, je partage les inquiétudes et la colère qui s'expriment d'autant que les élèves issus des familles les plus fragilisées manquent, en raison du confinement, de l'accompagnement indispensable pour leur permettre de suivre leur scolarité dans les meilleures conditions. Il paraît totalement déplacé de prendre de telles décisions dans cette période, alors même que toutes les concertations sont rendues difficiles et que les informations restent à confirmer.
C'est pourquoi, je vous demande de revenir sur cette décision qui, si elle était mise en œuvre, ne manquerait pas de creuser encore les inégalités dont souffrent déjà nos quartiers populaires.
Veuillez croire, Monsieur le Ministre, à l'assurance de mes sentiments les meilleurs.