Questions à M. Jean-François Delfraissy, président du Conseil Scientifique Covid-19 et Mme Geneviève Chêne, directrice de Santé publique France.
Mercredi 15 avril 2020
1- Le déconfinement demande une stratégie. Vous avez une mission décisive à cet égard. Quelles sont selon vous les conditions à garantir et pourront-elles être remplies à la date du 11 mai, notamment pour que soit reprise l’école ? Un peu intrigué sur les propos concernant l’immunité collective...
Je m’interroge dans cette stratégie sur l’utilisation des tests. Quel nombre ? Combien en aurons-nous dans un mois ? Ne faut-il pas dépister massivement, bien au-delà des personnes symptomatiques, pour identifier, suivre médicalement et isoler ? Ne peut-on pas imaginer de cibler prioritairement les personnes les plus exposées, les soignants, les salariés qui sont amenés à se rendre au travail, les personnes vivant dans des résidences collectives, les personnes dont la santé est déjà fragile, puis de fonctionner par cercles concentriques lorsqu’il y a des détections positives ?
2- Ne vous semblerait-il pas utile que vos avis soient rendus publics en temps utiles en temps réel, et à vrai dire, pour mieux éclairer les choix et l’opinion citoyenne, pour répondre au besoin de démocratie sanitaire ?
3- Le CNRS avait déjà, encore à l’Automne alerté sur la « menace potentielle de nouvelles pandémies virales, en particulier celles liées à l’émergence ou la résurgence de virus respiratoires ainsi que la nécessité de renforcer la recherche dans ces domaines ».
Pour quelles raisons ces alertes, déjà présentes en 2014 dans le rapport de conjoncture, où il était écrit que « les projections de la mortalité pour les décennies à venir apparaissent terrifiantes », n’ont-elles pas été mieux prises en compte tant pour les stocks, la veille que pour la recherche ?
Considérez-vous que les moyens ordinaires de votre agence sont suffisants pour faire face à l’ensemble des missions qui vous sont confiées ? J’ai pu rencontrer du personnel inquiet de voir des missions abandonnées.
Que pouvez-vous nous dire sur l’impact de la situation actuelle sur les autres risques, en termes de prévention et de prise en charge.