Question au gouvernement - 16 novembre 2017
M. le président. La parole est à M. Pierre Dharréville, pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine.
M. Pierre Dharréville. Monsieur le président, chères et chers collègues, je veux en cet instant avoir une pensée pour M. Jack Ralite, à qui nous eussions dû rendre hommage ici. Il fut un grand ministre de la santé, mais aussi, sans en avoir le titre, de la culture. (Mmes et MM. les députés se lèvent et applaudissent.)
Monsieur le Premier ministre, où est la culture ? Où est la culture dans l'ordre de vos priorités, de vos initiatives, de vos politiques ? On a bien entendu votre volonté de libérer le capital et de refonder notre modèle en vous attaquant à ce que vous croyez être le mauvais esprit français. Mais quelle est votre ambition pour la culture ?
Il n'y a pas de démocratie ni d'émancipation sans culture. Le travail est culture ; le sport, la République, l'écologie, la création, naturellement, sont culture. Mais, lorsque l'on confie les rênes aux grands propriétaires et aux marchands, lorsque l'on sabre les investissements, la culture prend froid.
Il y a également matière à s'inquiéter de la concentration de la presse et de la marchandisation de l'information, auxquelles s'ajoute votre triste projet d'affaiblissement de l'audiovisuel public. La presse écrite, presse régionale comprise, est en difficulté, et la concurrence non faussée imposée par l'Union européenne ne saurait être invoquée pour ne rien faire en faveur du pluralisme et de la qualité du débat public.
Faisons valoir l'exception culturelle et informationnelle ! Pour construire l'avenir de notre pays, nous avons besoin d'un grand projet culturel, nous avons besoin de libérer la créativité, le partage de la création, du questionnement et de l'art.
Nous avons besoin d'un grand mouvement de construction collective de ce que nous sommes au monde pour faire vivre cette question existentielle et essentielle : quelle humanité voulons-nous être ?
Des révélations préoccupantes sont parues ces derniers jours dans la presse. Quels seront donc vos actes pour la culture, la création et l'information ?