Question au gouvernement
Mardi 12 mai 2020
Madame la Ministre,
L'activité est en train de se relancer tant bien que mal et nous avons l'impression que nous allons plus subir la relance que la piloter.
Or, ce ralentissement est venu nous interroger sur cette course folle dans laquelle nous sommes engagés, gaspillant à tout va le travail et la matière, abîmant les humains et la planète. Il a vu l'émergence de nombreuses interrogations sur les ressorts de notre machine économique, l'incurie du capitalisme. On a parlé de relocaliser les productions, de reprendre la main sur le marché, d'échapper au couple infernal consumérisme-productivisme, de respecter la santé au travail et de revaloriser les métiers.
Nous devons affronter, dans un même mouvement, une crise qui pointait déjà auparavant et la nécessité d'accélérer la transition écologique.
Mais la guerre économique n'a jamais cessé.
Les amis du Medef sont déjà sur le pont pour faire payer la crise et ses enjeux aux salariés. Et si nous ne faisons rien, nous ne pourrons relever aucun des deux défis social et environnemental. Alors le monde d'après ressemblera furieusement à celui d'avant, en pire.
Nous devons conserver nos sites de production et amplifier leur transformation. Il y a besoin d'investissements massifs dans les transports et l'industrie. Et pas après-demain !
Parlez-nous, par exemple, de la sidérurgie. Vous avez annoncé, globalement, un plan pour l'automne. Pour certains sites, certains secteurs, il sera déjà trop tard.
L'intervention publique doit être l'occasion de permettre aux salariés et, dans les secteurs stratégiques, à l'État, à la puissance publique de gagner des leviers dans la gestion.
Où en êtes-vous du point de vue de l'utilisation, jusqu'ici brumeuse, des vingt milliards de provision ?
Activons un véritable fonds stratégique pour une relance industrielle écologique et sociale, sécurisons les emplois. Rien ne se règlera dans de petites tractations en catimini. Il y a besoin d'un vrai mouvement démocratique jusque dans les entreprises et l'économie.
Allez-vous penser la relance avec l'ensemble des acteurs à ciel ouvert ?