Question au gouvernement - mardi 19 janvier 2021
Il y a plusieurs mois déjà, j’interrogeais le Gouvernement sur les intentions de Sanofi de supprimer 400 postes, signalant qu’après avoir déjà beaucoup touché à la production, la cure avait bien entamé la recherche puisque 300 postes venaient d’y être supprimés.
De quinze centres de recherche il y a vingt ans, nous sommes aujourd’hui passés à quatre – et demain à trois, si vous laissez faire. En douze ans, les effectifs auront bientôt été divisés par deux. L’entreprise abandonnerait la recherche sur les antibiotiques destinés à lutter contre les nouvelles maladies infectieuses, sur le diabète ou sur la maladie d’Alzheimer. Un plan est même dans les cartons pour aller plus loin, engageant une réorganisation financière, où l’État serait potentiellement contributeur.
Sanofi aura touché environ 1 milliard d’euros d’aides publiques en dix ans, alors qu’elle a versé 4 milliards d’euros de dividendes en 2020 au titre de l’année 2019. Dès lors, comment s’étonner qu’elle peine à surmonter ses difficultés pour mettre au point un vaccin ou pour trouver un traitement contre le covid-19 ?
Nous ne pouvons pas déléguer à Sanofi, pas plus qu’à Pfizer ou au club de la « big pharma », la politique du médicament et des produits de santé. Il faut les sortir de la logique de marchandisation. L’État doit disposer d’outils publics et de moyens industriels. C’est pourquoi nous avons proposé à maintes reprises de créer un pôle public du médicament.
Dans l’urgence et face à la crise, ce qui est le plus insupportable, au-delà de l’idée qu’on puisse tirer des profits de la pandémie, c’est de ne pas avoir programmé l’utilisation des capacités de production présentes sur le territoire national pour le vaccin.
Deux questions se posent. Quand allez-vous enfin mobiliser au maximum les capacités de production disponibles, dont celles de Sanofi, pour contribuer à produire les vaccins dont la France et le monde ont besoin ? Allez-vous laisser détruire la recherche chez Sanofi ou allez-vous enfin imposer la puissance publique autour de la table et dans le petit monde du médicament ?