Déclaration - Vendredi 22 mai 2020
Je me suis rendu ce matin à la rencontre des salariés de la SAD, filiale de Presstalis liquidée du jour au lendemain laissant plus de 500 personnes sans emploi et une activité de distribution de la presse écrite en plan.
Cette décision n’était pas inéluctable et l’on peine toujours à en comprendre tous les tenants et aboutissants.
Les guéguerres entre éditeurs et les égoïsmes mettent des droits fondamentaux en danger. Dans cette situation, l’Etat n’a pas été au rendez-vous comme il l’aurait dû. C’est le pluralisme et la liberté de la presse, c’est le droit à l’information qui sont ainsi mis à mal. Ce sont des éditeurs et des diffuseurs de presse qui sont encore plus fragilisés, à un moment déjà critique.
Une solution d’urgence doit être trouvée en lien avec des acteurs publics pour permettre la continuité de l’activité avec le personnel qui est disponible pour cela.
Or, des démarches de contournement sont engagées en catimini pour écarter les salariés pris dans les filets de la liquidation et profiter de la période pour pratiquer du dumping. Des réseaux low-cost incohérents, inefficaces et gaspilleurs ne sauraient constituer un modèle d’avenir. L’organisation logistique des dépôts et le savoir-faire des salariés du niveau 2 sont essentiels.
Une proposition est sur la table pour qu’émerge une nouvelle structure coopérative permettant cette mutualisation indispensable tant économiquement, qu’écologiquement, socialement et démocratiquement parlant.
Je demande au gouvernement d’y apporter son appui, d’y prendre part et, pour cela, d’engager sans délai une véritable discussion avec l’ensemble des acteurs, y compris les représentants des salariés des entreprises liquidées. C’est une question de santé pour la République.