22h38. Vous avez un message. « Des informations infondées ont circulé aujourd’hui sur le versement de dividendes sur l’exercice 2019 », m’informe la société Korian. Et dans un communiqué, il est précisé : « Pleinement engagé dans la lutte contre la pandémie, Korian souhaite mobiliser tous les moyens au bénéfice de l’ensemble de ses parties prenantes. Réuni ce jour, le Conseil d’administration a décidé de retirer des résolutions proposées à l’Assemblée générale annuelle ». Ça ressemble quand même à une victoire, même si l’on en saurait s’en satisfaire.
Dès le 17 avril, je dénonçais les versements programmés par les grands groupes du secteur. Et lors de l’audition de l’après-midi même, j’interpellais le Syndicat national des établissements et résidences pour personnes âgées (SYNERPA), sur le sujet, avec Caroline Fiat. Et la Présidente de la commission, Brigitte Bourguignon relançait notre interlocutrice, en l’absence de réponse. Le SYNERPA devait donc lui aussi nous écrire dans la foulée : « Réuni ce jour, le Conseil d’administration a décidé de retirer la proposition de versement de dividendes 2019 qui avait été annoncée en février 2020, soit avant la crise. C'est une décision que nous saluons, au regard de la situation du pays, et qui va dans le sens de l'annonce faite par Orpea il y a plusieurs jours. » Tout le monde insiste : ils avaient décidé avant qu’on se fache. Et moi, je ne regrette pas de m’être fâché. De janvier à mars, le chiffre d’affaires du groupe Korian en France est en progression de 8%. Pour Korian comme pour ORPEA, la progression était supérieur à 10% en 2019. Le marché se portait bien... Ces dividendes devront être rendus utiles aux personnes âgées, en commençant par l’embauche de personnel, et des efforts de rémunération et non pas mis en réserve pour l’année prochaine.
Bonne réunion en visioconférence avec les organisations syndicales du site ArcelorMittal de Fos, ce matin, afin d’échanger sur la situation. Inquiétude, bien sûr. Mais aussi confiance dans les atouts du site. Et volonté d’écrire l’avenir autrement, en relevant d’un même mouvement le défi social et environnemental. Les investissements programmés doivent être maintenus. L’arrêt du site est programmé pour fin juin. S’il est possible d’y surseoir, avec des commandes qui reprennent, ce sera une bonne chose. Si cela n’est pas possible, alors il faudra mettre ce moment à profit pour les transformations de l’outil et la formation des salariés. Et l’intervention de l’Etat devra se faire sous conditions.
Avec les six maires de la circonscription, Béatrice Aliphat, Martial Alvarez, François Bernardini, Gaby Charroux, Patricia Fernandez-Pédinielli et Jean Hetsch, ainsi que la Présidente de la Métropole et du Département, Martine Vassal, nous venons de faire partir un courrier commun au ministre de l’Economie afin que s’organise dans les meilleurs délais une table ronde réunissant tous les acteurs. C’est un acte fort, cela montre l’engagement de tout un territoire. L’avenir du site est une question qui ne peut pas se jouer dans des discussions de couloirs. J’ai cru entendre Bruno Lemaire renvoyer au mois de septembre un plan pour l’économie. C’est maintenant que ça se joue. Nous sommes dans une phase intermédiaire, entre deux eaux, et c’est là sans doute que se trouvent les plus grands dangers.
Les uns et les autres essayent de se faire entendre. On a vu les dentistes dénoncer par des photos illustratives, le fait « d’être à poils » en matière de protections et demander à être de nouveau inclus dans le parcours de soins. J’en avais parlé ici et je suis intervenu sur ce sujet. Les intermittents du spectacle me font part de leurs situations individuelles qui dressent un vaste tableau d’ensemble, celui d’une pente vertigineuse. J’ai déjà interpellé le ministre et je vais préciser cette interpellation dans les jours qui viennent. Un courrier m’est également parvenu des vignerons indépendants du département, pour m’alerter sur l’effet ciseau auquel ils doivent faire face : une activité qui se poursuit et des recettes en chute libre : -51% au mois de mars et -72% au mois d’avril. Je me ferai le relai de leur appel d’urgence.
Et pour conclure, dans la foulée d’hier, trois marchés ont été admis à la réouverture cette semaine.