Je n’ai jamais ressenti le besoin de raconter mes journées. Une copine éditrice m’y avait encouragé, voici quelques semaines encore, pendant le débat sur les retraites. Des amis me l’avaient suggéré au moment de mon élection comme député. Je n’en ai jamais eu la discipline. Quel intérêt ? Pris dans la conscience du temps qui passe et je me dis que mon temps d’écriture, trop contraint, doit être consacré à quelque chose de plus utile et si possible plus profond que des impressions ou des anecdotes désordonnées. Auto-confiné depuis la fin de la session parlementaire pour avoir côtoyé des porteurs du virus, j’avais consacré mon temps à rattraper le retard sur les sujets qui me préoccupent et sur lesquels je veux être force de proposition (la pollution atmosphérique, la santé au travail, les biens communs...), à essayer de poser les bases d’une réflexion sur l’épidémie (Le virus, révélateur de décivilisation), à décanter le débat sur les retraites pour préparer celui qui vient avec l’écriture d’un plaidoyer provisoirement intitulé « vive la retraite », et ces derniers jours à maintenir le lien avec les syndicats, les directions d’entreprises, les élus, les associations, les professionnels de santé, pour prendre la mesure de la situation concrète.
Lire la suite : Je rentre de l’Assemblée #CahierDeCrise n°1