Journée d’auditions. Enfin des organisation syndicales, celles du secteur des EHPAD, entendues par le bureau de la commission des affaires sociales. Grande unanimité sur le diagnostic d’un secteur déjà en crise aiguë : salariés, directions, médecins coordinateurs... J’ai entendu parler d’un « sentiment de terreur » devant la vague annoncée, de « désamour du métier », de l’exigence de « ne plus décevoir les personnels », de la nécessité de créer 24000 postes par an pendant 5 ans... Propos entendus : « je suis très angoissée quand je rentre chez moi » ; « nous ne pouvons plus les stimuler pour travailler leur autonomie, on fait tout à leur place » ; « Le personnel mérite mieux que la compassion » ; « on ne peut pas se limiter à agir pour la santé physique »... Nous avons appris qu’il a fallu un mois pour que le gouvernement réponde aux interrogations des gestionnaires d’établissements. On peut vanter les mérites d’un personnel formidable, c’est même la première chose à dire parce qu’ils se débattent dans des difficultés abyssales au quotidien, mais il y a de quoi être en colère. Et cette situation ne peut pas durer. Elle appelle une vigilance exceptionnelle pour la santé au travail. Elle appelle aussi un plan d’action rapide : revalorisation, embauche, formation, investissement. Alors voir Korian annoncer le versement de 54 millions de dividendes, dans ce contexte, ça réveille en moi des choses qui n’étaient pas endormies... Quelle obscénité ! Une grande loi pour l’autonomie est une urgence qui ne doit plus être repoussée. Peut-être qu’à la faveur de ce drame, le regard sur l’âge a été transformé.
« C’est quand qu’on fait la fête ? », voilà le salut d’un ami aperçu dimanche de l’autre côté de la rue. C’est vrai, ça, c’est quand qu’on fait la fête ? Pas complètement tout de suite. Le déconfinement, c’est tout un travail pour ne pas que ça ne tourne à la déconfiture. Un travail à imaginer et à faire ensemble.
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