Renforcement des outils de gestion de la crise sanitaire - Séance du 5 janvier 2022.
Suite aux propos du Président de la République parus dans la presse, les députés du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) et plusieurs de leurs collègues ont demandé que le Premier ministre vienne s'expliquer sur la stratégie et l'objectif du texte. Après une interruption de séance, le Premier ministre a répondu à leur convocation.
Monsieur le Premier ministre, quel est l’ordre du jour, quels sont les objectifs de votre loi, de votre stratégie, de votre politique ? S’agit-il de la protection, du soin et de la santé, ou plutôt d’une envie – sinon d’un caprice – que le Président de la République a avoué, voire revendiqué : « emmerder » les gens, désigner à la vindicte une partie de la population, fabriquer des exclus de la citoyenneté, des gens qu’on mettrait au ban de la République, de la société. Nous ne sommes pas là pour ça, pour emboucaner les gens. D’une certaine façon, si ces propos sont choquants, méprisants, et même indignes du Président de la République, il mettent néanmoins des mots sur ce que nous voyons, sur ce que nous dénonçons dans cette stratégie, sur ce qui nous dérange, sur ce qui ne nous convient pas. Ces propos vous forcent à assumer clairement ces objectifs ou à changer d’orientation.
Selon nous, vous prenez les choses à l’envers. Vous ne répondez pas aux questions cruciales qui imposent de définir une stratégie globale, d’aller chercher les Français et de les convaincre, de gérer la crise de l’hôpital public, laquelle se poursuit et s’aggrave, de procéder à la levée des brevets et au partage des vaccins, et de lutter contre la désertification médicale. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.) Votre choix est celui de la division et de la fracturation, là où il faudrait apaiser et unir.
Quels effets peut-on réellement attendre de vos mesures ? Nombre de soignants s’inquiètent de cette instrumentalisation réitérée du vaccin et des enjeux sanitaires, qui dessert la santé publique et tout le travail que certains d’entre eux s’efforcent de faire sur le terrain.
Vous avez considéré que l’examen du texte devant le Parlement était une formalité par laquelle il fallait passer. Pour notre part, nous sommes ici pour délibérer. Nous avons dit tranquillement et à plusieurs reprises notre désaccord, et nous avons formulé des propositions. Nous sommes affligés par la tournure prise par ce débat, qui clive et cristallise pour des raisons que nous n’osons pas imaginer.
Peut-être y aura-t-il des excuses à la suite de certains propos blessants, mais ce ne sont pas seulement la grossièreté et le mépris qui nous inquiètent : ce sont le sens de l’action publique et la vision de la société qui les sous-tendent, cet exercice autoritaire du pouvoir dont les bravades sont une manifestation, cette infantilisation permanente, qui produit des dégâts. Vous ne devriez pas vous enfermer dans cette posture revendicative. La gravité de la situation, dont nous convenons, appelle à l’humilité, au mouvement, à la recherche permanente des meilleures solutions. Or, vous donnez le sentiment de tordre la réalité et de donner des explications simplistes, quitte à faire baisser le niveau de vigilance pour vous dédouaner de vos responsabilités. Au bout du compte, vous ne créez pas les conditions nécessaires pour convaincre, en oubliant au passage les effets de votre politique. C’est de tout le pays qu’il faut prendre soin, voire de toute l’humanité. L’état politique du pays nous inquiète. Véritablement, il faut en prendre soin.
Monsieur le Premier ministre, assumez-vous ces propos et, à défaut, l’objectif qu’ils décrivent ? Que dites-vous de vos objectifs et qu’êtes-vous prêt à entendre de nos préoccupations ?
Question au gouvernement - séance du 14 décembre 2021
Mon indignation est totale face à la souillure du mémorial du Mont Valérien, moi qui occupe, dans cette enceinte, le siège qui était celui de Gabriel Péri. Demain, cela fera quatre-vingts ans qu’avec soixante-neuf otages, il y a été fusillé. (Applaudissements sur tous les bancs.)
Madame la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, le projet de décret relatif aux modalités de prise en charge des fauteuils roulants pour les personnes en situation de handicap suscite de nombreuses inquiétudes.
Il semble que le Gouvernement prévoit d’imposer des modalités d’acquisition pour certains modèles de fauteuils roulants accessibles uniquement à la location, des délais entre chaque renouvellement et une très forte baisse de leur prise en charge : cela risque de réduire de façon significative le parc de fauteuils roulants sur le marché français et la variété des modèles, avec un impact négatif sur les innovations technologiques.
Si les prix peuvent être prohibitifs parce que trop élevés, les niveaux de prise en charge le sont aussi parce que trop bas. Le reste à charge pour les personnes est difficile à supporter pour beaucoup et les parcours de recherche de financements sont tellement contraignants que nombre d’utilisateurs et utilisatrices renoncent à l’acquisition du fauteuil roulant le plus adapté à leurs besoins.
Les aides à la mobilité, notamment les fauteuils, sont un sujet extrêmement sensible. Le libre choix de ces aides ne doit pas être remis en cause. Il est essentiel que chaque personne utilisatrice puisse bénéficier, sans subir d’inégalités sociales, du fauteuil roulant le plus adapté à sa situation et à ses besoins, sans quoi les conséquences sur son état de santé, sur sa sécurité ou sur ses choix de vie quotidienne peuvent être considérables.
La baisse du prix des aides techniques que représentent les fauteuils ne peut se faire détriment des utilisateurs et utilisatrices. Quels sont vos projets ? Quels sont vos objectifs budgétaires ? Que pouvez-vous répondre aux inquiétudes des personnes en situation de handicap et de leurs familles ?
Voir la question et la réponse de la ministre en vidéo
Question au gouvernement du 19 octobre 2021
Monsieur le Ministre,
“Maman, je suis un problème, ils n’en ont rien à faire de moi”, voilà les propos d’un jeune garçon de ma circonscription. Sa maman est venue m’expliquer combien c’est épuisant, estimant que rien n’est fait correctement et demandant tout simplement qu’il ait son accompagnant.
Lire la suite : Reconnaissance des AESH
Question au gouvernement - séance du 2 novembre 2022
A l’ouverture de la COP 26, hier, le Président de la République a fait la leçon à la terre entière, comme si l’Europe et la France étaient exemplaires dans la lutte contre le changement climatique. La Cop ne doit pas être un concours d’éloquence : on ne saurait se payer de mots. La situation est préoccupante, nous ne devons pas nous résoudre à renoncer aux objectifs et nous pouvons agir.
Or, si la France et l’Europe prennent des engagements, il y a loin de la parole aux actes : les moyens ne suivent pas.
La réussite de la transition écologique exige de changer nos modes de vie, et de mobiliser à brève échéance des moyens financiers colossaux. Et sachant qu’en Europe les 10% les plus riches émettent 6 fois plus de CO2 que les 50% les plus pauvres, cela suppose de faire contribuer les plus riches à leur mesure.
Nous devons nous engager dans des programmes massifs d’investissement pour sortir de notre dépendance aux hydrocarbures, relocaliser et transformer notre industrie, rénover les logements, développer les transports en commun et le fret ferroviaire, investir dans la formation et la recherche. Sans compter la nécessité d’anticiper les effets du changement climatique.
Nous ne pourrons relever ce défi sans nous attaquer à la loi du marché, sans remettre en cause le pacte de stabilité et de croissance, sans tourner le dos aux politiques d’austérité, synonymes depuis des années d’inaction climatique…
La France doit prendre prochainement la présidence de l’Union européenne.
Le gouvernement doit s’engager à obtenir la sortie les dépenses d’investissement dans la transition écologique du calcul des déficits publics.
Plutôt que de s’enfermer dans le dogme budgétaire et d’encourager un système où la règle est la captation de richesses par un tout petit nombre sur le dos de l’humain et de la planète, il est incontournable et urgentissime de donner la priorité aux objectifs sociaux et environnementaux essentiels pour notre avenir et l’avenir de nos enfants.
Y êtes-vous prêts ?
Question au gouvernement - 29 juin 2021