Lettre à M. Christophe Castaner, Ministre de l'Intérieur
Martigues, vendredi 17 avril 2020
Monsieur le Ministre,
Je me permets de revenir sur la question de la poursuite du placement et du maintien des personnes étrangères en centres de rétention administrative (CRA) que j'avais évoquée lors de votre audition, le 9 avril, par la mission d'information sur la gestion de la crise du Covid-19.
Vous expliquez que les consignes données pour traiter les retenus qui seraient contaminés ont été jugées appropriées par le Conseil d'État et que des dispositions sont prises pour leur garantir l'accès aux soins. Je ne sais quelles dispositions sont prises pour éviter la propagation du virus aux personnes retenues et aux personnels des CRA, ni si le dépistage des nouveaux entrants est systématique, mais la question demeure plus que jamais posée de la pertinence de la poursuite des placements en l'absence de procédures judiciaires et sans perspectives d'éloignement du territoire.
Vous avez invoqué le risque que parmi ces personnes se trouvent des criminels, ce qui ne saurait justifier une politique d’enfermement préventif systématique dans notre État de droit.
Monsieur le Défenseur des droits a également émis un avis tranché sur la continuation de l’activité des CRA voici quelques jours. Il nous semble incontournable de le prendre en considération.
C'est pourquoi, Monsieur le Ministre, je vous demande de re-considérer votre position sur la poursuite du placement des étrangers dans les CRA.
Vous remerciant de vos réponses, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l'assurance de mes sentiments les meilleurs.
Lettre à Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la Jeunesse
Martigues, le 14 avril 2020
Monsieur le Ministre,
Selon les informations qui me sont parvenues, des suppressions de classes sont annoncées dans les communes de la région Provence Alpes Côte d'Azur pour la rentrée de septembre 2020.
Plusieurs élus du territoire de ma circonscription ont réagi à ce projet. C'est notamment le cas pour les élus des communes de Martigues et Port de Bouc qui ont exprimé leur colère face à une décision inappropriée aux besoins de leurs populations et contradictoire avec les dispositifs nationaux auxquels ces deux communes émargent. Comment comprendre qu'une telle décision puisse s'appliquer dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville, de l'éducation prioritaire ou encore, comme c'est le cas pour Port de Bouc, dans une ville qui a reçu le label Cité éducative ? Comment accepter, alors que la crise que nous vivons met en exergue le caractère indispensable de nos services publics, il soit annoncé un nouveau recul de celui de l'Éducation nationale dans des territoires où les besoins s'expriment de manière aigüe ?
Monsieur le Ministe, je partage les inquiétudes et la colère qui s'expriment d'autant que les élèves issus des familles les plus fragilisées manquent, en raison du confinement, de l'accompagnement indispensable pour leur permettre de suivre leur scolarité dans les meilleures conditions. Il paraît totalement déplacé de prendre de telles décisions dans cette période, alors même que toutes les concertations sont rendues difficiles et que les informations restent à confirmer.
C'est pourquoi, je vous demande de revenir sur cette décision qui, si elle était mise en œuvre, ne manquerait pas de creuser encore les inégalités dont souffrent déjà nos quartiers populaires.
Veuillez croire, Monsieur le Ministre, à l'assurance de mes sentiments les meilleurs.
Lettre à Monsieur Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur
Martigues, le 10 avril 2020
Monsieur le Ministre,
L’interdiction faite aux propriétaires de chevaux en pension de leur rendre visite pendant le confinement pose problème. Comme vous le savez, ils sont responsables de leur bonne alimentation et de leur prodiguer les soins. Cela est d’autant plus vrai pour les chevaux qui sont porteurs de pathologies. Ainsi, le déplacement d’un propriétaire pour s’occuper de son cheval ne saurait être considéré comme un loisir dispensable : il prend soin d’un être vivant sensible à l’égard duquel il a une responsabilité. Et si certaines structures d’hébergement sont en mesure de prendre en charge ces besoins, d'autres font déjà savoir qu'elles vont au devant de difficultés. C'est notamment le cas dans ma circonscription. De nombreuses personnes s’inquiètent des effets de cette interdiction sur la santé des animaux auxquels elles sont liées.
C’est pourquoi, dans le même état d’esprit qui a permis d’adapter les règles initiales du confinement à partir des problématiques soulevées, il semblerait utile de prendre en compte rapidement cette question.
En lien avec les représentants du monde équestre, il doit être possible d’envisager les conditions dans lesquelles un droit de visite pourrait être encadré, en tenant compte de la situation des chevaux ayant des pathologies vérifiables dans leur dossier médical.
Un accès raisonné et organisé aux écuries avec un protocole sanitaire strict aurait ainsi été imaginé dans d’autres pays comme la Belgique, l'Allemagne, le Luxembourg, l’Irlande, ou encore la Grèce.
Le prolongement annoncé du confinement doit inciter à prendre en considération dans les meilleurs délais l’inquiétude des propriétaires de chevaux, qui semble partagée par les gérants de structures équestres.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération.
NB :
Le même courrier a été adressé au Ministre de l'agriculture et de l'Alimentation.
Courrier à M. Olivier Veran, ministre des Solidarités et de la Santé
Le 31 mars 2020
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